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10 septembre 2024

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Data center en France ou aux USA : quelle différence pour l’environnement ?

Data Center

Ces derniers mois, plusieurs grands noms de la tech, dont Microsoft et Amazon, ont annoncé des investissements massifs en France pour le développement de data centers, ou « centres de données » en français. Ces grands bâtiments sécurisés accueillent des serveurs hébergeant nos données et les services numériques que nous utilisons au quotidien.

Les raisons qui poussent les multinationales à choisir un pays plutôt qu’un autre pour installer leurs data centers (ou datacenters) sont nombreuses et n’ont que trop rarement à voir avec les questions environnementales. Pourtant, comme tous les composants du numérique, les data centers ont des impacts environnementaux non négligeables. Mais alors y-a-t-il une différence, du point de vue environnemental, entre des serveurs hébergés en France ou aux États-Unis d’Amérique ? On peut relever 2 points intéressants à ce sujet :

  1. L’implantation des data centers plus près des utilisateurs finaux (ici une implantation en France, plutôt qu’aux États-Unis, pour des utilisateurs français ou européens) permet de limiter les distances parcourues par les données, réduisant ainsi la quantité d’équipements réseaux utilisés pour faire transiter ces données. Héberger ses données en France permet donc de limiter les impacts environnementaux des infrastructures réseaux, bien que ces derniers soient mal connus et que les gains soient donc difficiles à quantifier.
  1. Le second élément à relever est mieux connu et plus facile à quantifier, il s’agit de l’intensité carbone du mix électrique du pays accueillant un data center. En effet, les data centers consomment une quantité très importante d’électricité pour faire fonctionner leurs serveurs 24/h24 et alimenter leurs indispensables systèmes de refroidissement. Or, la France a un mix électrique peu carboné, ce qui permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre liées au fonctionnement des data centers.
Émissions de gaz à effet de serre d'un serveur pendant les phases de fabrication et d'utilisation : exemple du Dell PowerEdge R740 en France et aux États-Unis. La fabrication de ce serveur émet environ 1300 Kg eq. CO2. Pour un serveur utilisé en France, les trois quart des émissions de gaz à effet de serre de l'appareil sont dus à la fabrication. Aux États-Unis, le ratio est inversé : la fabrication ne compte que pour un quart des émissions de GES du serveur.

On considère ci-dessus l’utilisation des mêmes serveurs dans les 2 pays. C’est pourquoi les impacts environnementaux liés à la fabrication des serveurs (barre bleu-ciel) est équivalente dans les deux cas. On peut donc ainsi voir l’énorme incidence que porte le seul critère de localisation géographique d’hébergement des serveurs informatiques. Ceci explique pourquoi aux USA les discours environnementaux portent d’abord sur la réduction de consommation d’énergie, quand en France ils sont principalement axés sur la fabrication (et donc le prolongement de la durée de vie) des équipements.

On peut donc ainsi voir l’énorme incidence que porte le seul critère de localisation géographique pour l’hébergement des serveurs informatiques

Héberger les data centers en France peut donc minimiser l’impact carbone de l’utilisation du numérique, i.e. le scope 2 de la comptabilité carbone. Cela n’apporte en revanche aucun changement sur l’impact de la fabrication des équipements, ni aucun changement sur la fabrication des data centers (sur ce dernier points des différences existent et sont observables non pas par pays, mais par bâtiment selon les choix d’architectures comme des ossature bois ou béton), or ces impacts sont loin d’être négligeables(1).

Pour réduire l’empreinte carbone des data centers, et plus généralement leur empreinte environnementale (en considérant les impacts sur les ressources abiotique, l’eau, la biodiversité, etc.), la seule solution possible à ce jour est de mettre en place une sobriété dans les usages, pour limiter la quantité de services et donc le nombre de data centers nécessaires.

💡 Astuce !

Vous consommez des offres cloud ? si vous avez la possibilité de choisir le lieu d’hébergement de vos données,

  1. regardez sur l’intensité carbone des zones proposées sur https://app.electricitymaps.com/
  2. choisir la zone avec la plus faible intensité carbone est une première étape pour baisser votre empreinte carbone numérique !


PS : l’étape suivante étant de lancer une démarche d’écoconception de vos services numériques, Koevoo peut vous accompagner, n’hésitez pas à nous dire bonjour@koevoo.tech.

(1) Bordage, F. (2019). Empreinte environnementale du numérique mondial. Paris, greenit. fr

©Photo Wirestock, Freepik ; Icônes drapeaux de Smashicons, Flaticon.

Explorez les données avec Koevoo :

La figure ci-dessus a été réalisée à partir des données fournies par le fabricant Dell pour le serveur PowerEdge R740. L’ACV réalisée par le fabricant indique que la fabrication du serveur émet 1313,28 kg eq. CO2. Elle indique également que la consommation électrique annuelle du serveur est de 1760,3 kWh et que la durée de vie prévue est de 4 ans. On estime donc que le serveur consommera 7041,2 kWh d’électricité pour fonctionner tout au long de sa vie (1760,3 x 4).

En ce qui concerne les facteurs d’émission associés à la consommation d’électricité dans les 2 pays, les données les plus récentes disponibles sur la base empreinte de l’ADEME au moment de la rédaction de l’article sont les suivantes :
– États-Unis : 0,522 kg eq. CO2/kWh (Incertitude 10 %)
– France : 0,0520 kg eq. CO2/kWh (Incertitude 10 %)

Ce qui correspond à des émissions de 366 kg eq. CO2 en France (0,0520 x 7041,2) et de 3680 kg eq.CO2 aux États-Unis (0,522 x 7041,2) pour le fonctionnement du serveur durant toute sa durée de vie.

Ces données sont des estimations et présentent une certaine incertitude. En particulier, Dell indique que les données de son ACV présentent une incertitude importante (quantification détaillée non disponible).

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